En matière d’e-learning, la création de quiz est une part essentielle du travail lorsque l’on souhaite produire des modules e-learning efficaces, interactifs ou certifiants. Il convient, certes, de déterminer un type de question (vrai/faux, choix multiple, texte lacunaire…), mais il convient aussi d’inclure dans le raisonnement, l’ensemble des 12 critères listés ci-dessous dans une perspective d’apprentissage ludique et passionnante.
1. Le contexte
Définir le contexte permet de situer le quiz dans une logique d’apprentissage adéquate à l’environnement où il prend place. Cela sert aussi à identifier le public concerné par le quiz. Exemple : sommes-nous dans un bureau, dans une usine ou dans un hôpital ? En posant ces questions nous cherchons, d’une part, à formuler une question précise, ciblée et sans ambiguïté. D’autre part, cela va nous permettre de penser à des illustrations ou des mises en situation.
2. Le niveau
Ce critère permet de définir plus précisément le niveau de maîtrise du sujet et donc de réfléchir à créer une progressivité dans la séquence de questions pour passer d’un niveau à un autre ? S’adresse-t-on à des débutants, à des intermédiaires ou à des apprenants experts ?
3. L’objectif
Un quiz sert à faire restituer les acquis et à évaluer (comme dans un examen). Il peut aussi aider à comprendre et à structurer l’information (apprentissage par problème, évaluation formative, attirer l’attention de l’apprenant sur des points importants à retenir…). Il est important de ne pas confondre ces deux objectifs et de le préciser à l’apprenant. Un quiz éducatif peut avoir pour objectif de conduire à des erreurs pour ensuite les corriger. Exemple : un enseignant de sciences qui part des préconceptions de son public. Un examen doit s’appuyer sur une pondération des questions pour fournir une juste évaluation des compétences.
4. La méthode
L’apprentissage est organisé autour d’un problème contextualisé. Il convient donc de poser des questions pour mettre en situation et tirer parti des erreurs courantes (on a donc la séquence quiz-théorie au lieu de théorie quiz, cela inverse la séquence classique). Exemple : dans un raisonnement clinique (cas de la pharmacovigilance), le texte de la question 2 peut dépendre des réponses à la question 1.
- Question 1 : quel médicament avez-vous prescrit ? Réponse : de la méthadone.
- Question 2 : combien de milligrammes de méthadone ?
5. Le score
La notion de score n’est pas forcément utile lorsqu’on parle de quiz. Il est important de réfléchir et d’identifier si ce paramètre est important pour la réussite du quiz. Dans le cadre d’un « apprentissage », la définition d’un score n’est pas utile, celui-ci pourrait même avoir un impact négatif. Cela dit, s’il s’agit d’une évaluation et que nous avons besoin d’un score, il faut définir comment il va être calculé afin d’être juste.
6. L’ouverture
Elle fait référence aux types de question à utiliser en fonction de ce que nous voulons accorder à l’apprenant comme liberté de réponse (question ouverte, question fermée, QCM, question de mémoire, d’ordonnancement, de distinction…). Aussi, ce paramètre est à prendre en considération avec ce que nous souhaitons évaluer (l’acquisition d’une compétence, la maîtrise d’une connaissance…)
7. La complexité
Il y a deux paliers de complexité qu’il faut prendre en considération. Le premier palier concerne le niveau des questions (progression). Est-ce que les questions seront organisées des plus faciles aux plus difficiles ? Seront-elles mélangées ? Toutes les questions ont-elles un même niveau de complexité ? Le deuxième palier concerne le type de question. Même dans un simple vrai/faux, on peut réfléchir aux modalités pour évaluer plus ou moins finement le niveau de maîtrise de l’information.
Exemple :
Vrai/Faux simple : « La norme ISO 9100 porte sur la sécurité »
Vrai/Faux justifié : « La norme ISO 9100 porte sur la sécurité »
- Vrai : parce que la confidentialité est un des aspects de la sécurité.
- Faux : parce que la sécurité est l’objet de la norme ISO 9200.
- Vrai : parce que la norme ISO 9100 inclut la norme ISO 9110.
- Faux : parce que la norme ISO 9100 n’inclut aucune considération sur la tenue vestimentaire ou le port du casque.
8. La grammaire
La complexité d’une situation ou d’un concept peut être traduite dans la subtilité grammaticale des réponses possibles. Nous pouvons citer une question de micro-économie qui peut proposer des réponses très longues avec des propositions enchâssées.
Exemple de réponses :
- « A : oui, car dans un marché des biens et des services à l’équilibre, si le prix de la main d’œuvre augmente, cela peut déséquilibrer la balance commerciale. »
- « B : oui, car dans un marché du travail à l’équilibre, l’augmentation du prix des biens et des services peut déséquilibrer la balance commerciale. »
On le voit ici, choisir un type de question est important, mais choisir un type de réponse (et surtout une élaboration grammaticale des réponses) l’est aussi.
9. Le scénario
En fonction de l’emplacement des questions dans une formation, il est possible d’adresser différents objectifs. Le fait de placer les questions à la fin du cours suggère une évaluation. Tandis que, le fait de placer des questions au début du cours, permet de structurer le cours et d’introduire de nouvelles connaissances dans une logique d’apprentissage par problèmes. Il est aussi possible de penser le quiz comme un moyen de maintenir l’attention de l’apprenant soit avant de commencer une nouvelle partie soit après l’avoir fini.
10. Les médias
Le choix des médias est important lorsqu’on élabore un quiz en ligne. Il est nécessaire de penser à utiliser des images ou des vidéos. Exemple : « Quelles sont les erreurs à ne pas commettre lorsque l’on immobilise une ambulance près du lieu d’un accident ? » C’est une question très abstraite et théorique. À la place, trouvez une photo qui représente une ambulance mal stationnée près du lieu d’un accident et dire : « Quelles sont les erreurs commises par l’ambulancier dans la scène ci-dessus ? ». Cela permettra de vérifier concrètement si l’apprenant est attentif aux erreurs à ne pas commettre en situation.
11. Les méta-réponses
Les quiz permettent souvent de deviner les bonnes réponses ou d’obtenir un score de plus de 50 % rien qu’en répondant au hasard sans comprendre. Pour éviter cet effet de « devinette », il peut être prudent d’ajouter les réponses « Aucune des réponses ci-dessus n’est vraie » ou bien « Toutes les réponses ci-dessus sont vraies ».
12. Les compétences
Demande-t-on à un employé de vérifier si un formulaire est bien rempli ? De compléter un formulaire incomplètement rempli ou d’imaginer un formulaire à remplir ? La première compétence est l’identification d’erreurs. La seconde est de faire correspondre des informations entre elles. La troisième est une démarche créative qui nécessite la capacité à réécrire ou à traduire un texte long dans un texte court (résumer, synthétiser).
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