30 jours pour rallier Rabat en partant de Bruxelles, sans utiliser l’avion. C’était le pari un peu fou de Thomas de Praetere et Christine Amory, respectivement CEO et CCO de Dokeos. Ils l’ont fait ! En vélo, en train et en bus, un itinéraire bas-carbone. Ils témoignent de cette belle aventure. En cohérence avec la défense de l’environnement pronée par Dokeos.
« C’est beaucoup plus amusant que de louer une villa en Bretagne durant une semaine et s’enmerder à boire des caipirinha avec les copains. »
Je n’avais pas imaginé à qui j’avais affaire. La première fois que j’ai parlé au téléphone à Thomas de Praetere, le CEO et fondateur de Dokeos, nous avions longuement échangé sur l’entreprise, les enjeux du numérique, sa façon de voir le monde et mes propres opinions. C’était en août dernier, il était en vacances à Porto en compagnie de son épouse Christine, CCO de Dokeos, responsable de l’équipe de consultants e-learning. J’imaginais spontanément qu’ils y passaient la semaine. Et qu’ils repartiraient en avion en Belgique comme ils étaient venus, dégageant au passage 1.43 tonne de C02.
La réalité était autrement plus aventurière, engagée et romantique. Partis de Bruxelles, ils sont arrivés un mois plus tard à Rabat ! A vélo, en bus et en train ! 3.000 km, zéro réservation, zéro GPS et camping sous la tente. Comme deux étudiants backpackers qui partent faire le Pékin Express avec 1 euro en poche. L’objectif au départ était de rejoindre Rabat afin de rencontrer nos nouveaux consultants. A l’heure où ces lignes sont écrites, le CEO et la CCO de Dokeos s’y trouvent encore.
« Faisons du problème une occasion de créativité » 💡💪
Alors que 3h30 de vol suffisent pour joindre les deux villes, mais pourquoi autant « galérer » pour aller au Maroc ? Un défi sportif, des vacances nature, un éloge de la lenteur ou surtout le respect de l’environnement ? Les quatre ! Transformer un déplacement professionnel en un projet ludique. Remplacer le projet de vacances traditionnel (avion et villégiature) par un « projet de jeu social et environnemental » selon Thomas. Aller au-delà des principes du RSE : la contribution de Dokeos aux enjeux du développement durable. Thomas nuance. Car le RSE est une notion trop formaliste, telle une case obligatoire à cocher. Il conçoit davantage cette aventure, cette « gamification » comme un projet de construire un autre monde.
« Le principal intérêt de ce voyage, c’est de faire du réchauffement climatique une opportunité pour imaginer comment vivre autrement. Faisons du problème une occasion de créativité. Le numérique de demain est encore à inventer. »
Et quoi de mieux que cette trentaine de jours à travers l’Europe pour méditer sur la question ? Le fondateur qui est aussi docteur en philosophie évoque une « quête primitive pour manger, boire, démonter le vélo et l’emballer dans un sac pour pouvoir monter dans le train, trouver où dormir etc... ». En se déconnectant radicalement des smartphones et des applis. Pour longer la côte Atlantique, une seule boussole ? « Si la mer est à droite, tu es sur la bonne route. »
Un résultat à l’arrivée qui dépasse les attentes 🏆
Thomas et Christine sont unanimes. Ce voyage représente leurs plus belles vacances. Le plaisir d’avoir triomphé de l’adversité, la fierté d’avoir trouvé sa route sans appli de navigation, le bonheur d’avoir croisé des passants bien intentionnés, le rire de voir leurs mains et leurs habits maculés de graisse de chaîne de vélo, l’ivresse d’être enfin assis (ou pas) et d’entendre le tac-tac du convoi qui s’ébranle, tout couverts de sueur, sous le regard amusé des voyageurs. Car la dimension sociale n’est pas en reste. Ils ont rencontré et discuté avec de multiples gens de tout horizon et ont ainsi financé la nouvelle économie des transports décarbonés.
Pour Christine, la plus belle partie du voyage se situe entre le Calvados et le début de la Bretagne. Les falaises ont disparu, le paysage s’est aplani et les kilomètres de côtes croisent des villages qui semblent surgir du 19ème siècle : immeubles à 2 étages en briques rouges bordés de pièrres blanches, grandes fenêtres donnant sur des balconets en fer forgé. Il y a une unité de style soigneusement préservée, qu’aucune sauvagerie architecturale ou commerciale n’a réussi à saccager. On ne peut que rendre grâce aux règles d’urbanisme. Le souffle du vent, le claquement des vagues et le cri des mouettes et des goélands à peine concurrencés par les voix des enfants qui jouent sur la plage, occupent le paysage sonore. Quelle paix !
La mobilité réinventée 🚴♂️ 🚴♀️
Tout cela, c’est simplement l’aventure de la vie. L’avaient-ils oublié ? Si nous réussissions à mettre un peu plus d’aventure, de péril et de goût pour l’incertitude dans nos entreprises, que nous transformions la lutte contre le réchauffement climatique en un grand jeu vivant (qui se souvient d’avoir joué petit à « Stratégo vivant » dans une forêt…), nous obtiendrions une adhésion plus massive à nos objectifs carbone.
Et Thomas de réfléchir à proposer, concrètement, à ses collaborateurs la mobilité douce. Non pas « Marguerite, il va falloir que tu te décides à prendre le train ! », ce qui ne fonctionne pas très bien car il y a toujours mille et une raisons de ne pas le faire. La contrainte est rarement légitime. Mais plutôt « Vendredi, les amis, grand jeu d’entreprise: nous avons rendez-vous à 9h00 à Rueil- Malmaison, chacun est invité à imaginer un mode de transport innovant pour s’y rendre et à nous en faire ensuite le récit ». Si cette notion de gamification est incluse, cette opposition stérile entre écologie incitative et punitive peut être surmontée.
La facilité, un argument court-termiste ✌️
Evidemment, il est difficile de prendre un mois de congés pour chaque déplacement professionnel. Mais la praticité, la facilité, la rapidité de l’avion ne doivent plus être un facteur déterminant, estime Thomas. Il sera souvent plus rapide de prendre l’avion que le train. Il sera donc plus simple de polluer que de ne pas polluer. « Si tu choisis le critère de la facilité, tu prendras toujours les mauvaises décisions ». L’argument de la simplicité est toujours un argument de court terme. Ce qui leur rend la vie plus compliquée ensuite. « Le long terme, c’est la vraie bonne idée et c’est ce qui rend nos vie plus agréables. »
Les engagements de Dokeos au quotidien ✍️
Le train permet de travailler. « Ce n’est pas du temps perdu ! » clame Thomas. Le changement climatique nous impacte tous et nous savons que nous devons réagir à tous les niveaux de décision : états, entreprises et citoyens. Dokeos est fortement engagée dans ce programme. Dokeos a alors financé des abonnements de train à ses collaborateurs. La flotte de Dokeos est aussi constituée de quatre voitures électriques. Si le télétravail a été implémenté afin de moins voyager, nos bureaux sont aussi autonomes en énergie grâce à une installation photovoltaïque de forte puissance. Les bâtiments sont en cours d’isolation et le chauffage au gaz a été remplacé à 80 % par du chauffage solaire électrique.
A l’horizon 2025, nos projets prévoient de verdir notre parc de serveurs avec 100 % d’alimentation solaire mais aussi d’offrir à nos clients un programme de formation aux bonnes pratiques en matière de lutte contre le changement climatique.
Dans un voyage, ce n’est pas la destination qui compte mais le chemin parcouru. Comment mettre en pratique ses principes, ses idéaux… Dokeos l’a fait. Thomas et Christine l’ont fait. Pourquoi pas vous ?